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Belle contre le système
--> Deuxième partie

Suite de la première partie.
L
orsque Belle descendit  à la salle à manger (deux cents mètres carré, boiseries, dorures, piliers en marbres, meubles en tec, tapisseries et tableaux de maîtres. Sobre. Classique.), elle trouva Belle-mère et son père déjà à table. Comme le veut la tradition, ils étaient assis face-à-face à une table d’une dizaine de mètres de long et ne se parlaient pas. Le roi lisait un journal en laissant tremper sa cravate dans son café. Belle-mère buvait un cocktail verdâtre dont la moitié des ingrédients couraient encore dans l’herbe une heure plus tôt. Elle lança un regard noir à Belle lorsqu’elle s’assit à table, puis elle se concentra sur la bouillasse violacée qui lui faisait office de céréales.

 « Alors Belle-maman, fit Belle au bout d’un moment, en forme ? » Elle n’eu pas de réponse. Au bout de quelques secondes, elle dit

 « Et sinon, dès projets pour la journée ? » Toujours pas de réaction, Belle-mère se contentait de faire des va et viens avec sa cuillère entre sa bouche et son bol. Belle chercha ses mots, puis aussi fièrement que le permettait son stoïcisme elle dit :

 « Il fait un temps parfait pour envahir un pays ! » Belle-mère stoppa net tout mouvement et se figea la bouche entrouverte, la cuillère à mi-chemin du bol. « Touchée ! » pensa Belle. « Enfin, si j’étais un général d’une armée, continua-t-elle, c’est par un temps pareil que je ferais mon attaque, vous ne croyez pas Belle-maman?

 - Euh, oui je suppose… répondit-elle avec les yeux écarquillés. Elle fixa Belle qui mangeait tranquillement, puis tourna la tête vers le roi qui semblait n’avoir rien entendu. « Mais, pourquoi dis tu une chose pareille ? Finit-elle par dire avec embarras.

- Oh bah vous savez, moi la guerre tout ça j’y connais rien, mais j’ai entendu des rumeurs comme quoi, quelqu’un aurait prévu un genre de plan pour prendre le pays voisin. Ça m’étonnerais qu’une personne puisse avoir d’aussi cruelles intentions, surtout dans notre beau palais où tout le monde est si gentil, en particulier vous Belle-maman.

- Oui…évidemment…Répondit-elle un peu trop lentement. Mais dis moi d’où tiens tu cette rumeur ?

- Je sais plus, des bruits de couloirs vous savez ce que c’est. Je suis rassurée maintenant que je sais que vous ferez tout, vous et papa, pour empêcher ça. Pas vrai papa ? Papa ? Paaapaaa ?!

-Hmmm ? Moui ? Répondit le roi sans lever la tête.

- Hein que tu es d’accords qu’il faut pas laisser des gens envahir nos voisins ?

- Oui-oui…

Le sourire de Belle était si grand qu’il lui reliait presque les deux oreilles. Belle-mère semblait réfléchir à la situation, comme quand un joueur d’échec observe son adversaire pour savoir s’il a découvert sa stratégie ou s’il bluff.

Le reste du repas se déroula en silence. Au bout d’un moment Belle sorti de table. Puis ce fut le tour du roi de se lever, pour aller changer sa cravate. Belle-mère resta seule quelques minutes en se repassant la conversation en esprit. Puis elle tapa du poing sur la table et dit « Sale petite garce ! »

¤

Dans un couloir du château Belle attendait. Elle n’avait pas eu les révélations qu’elle attendait comme dans les films de James Bond où le méchant déballe son plan secret à qui veut l’entendre. Evidement, elle savait déjà que Belle-mère montait un coup mais elle ne savait ni quand ni comment. Elle attendait donc, cachée derrière un pilier, que sa marâtre sorte de sa chambre pour aller à sa séance de soins quotidiens. Ce fut l’affaire de quelques minutes.

Une fois le champ libre, elle s’introduisit dans la pièce. Cette dernière était inhospitalière pour quiconque ne vouait pas une passion débordante pour les bocaux remplis de liquides visqueux, et les expériences chimiques en tout genre.

Sur un bureau dans un coin trônait l’ordinateur de Belle-mère. Belle s’assit sur le fauteuil et l’alluma.

 « Mince, un mot de passe. Fit-elle. Bon réfléchi Belle, réfléchi. Qu’est ce qu’une vieille femme aigrie et avide de pouvoir pourrait mettre comme mot de passe. Ok essayons « génocide ». Zut, c’est pas ça. Bon, « pouvoir » peut être. Non plus… »

Après de nombreux essais comprenant des mots comme « chirurgie plastique », « narcissisme », ou « moi », Belle se renversa dans le fauteuil en poussant un soupir. Elle parcouru la chambre des yeux en quête d’indices. Chaque bocal avait son nom latin d’au moins quinze lettres, elle n’allait certainement pas s’amuser à les essayer tous. Son regard fut captivé par un bout de papier jaune qui traînait, à moitié recouvert de papiers divers, sur le bureau. Elle sortit le Post-It©, il disait en grosse lettres :

Mot de passe pour l’ordinateur : motdepasse

PENSER À LE CHANGER !

¤

« Vous êtes toute tendue, fit le masseur tant dit qu’il essayait de trouver un muscle parmi les os de Belle-mère, vous prenez votre travail trop à cœur.

- Si vous saviez, répondit-elle en soupirant, je travail avec des incapables. Toute la journée je dois vérifier que mes ordres sont respectés…

- Ah oui je comprend, commenta distraitement le masseur

- …écouter les plaintes des paysans qui demandent qu’on leur donne de l’argent, se faire insulter par des miroirs…

- Ah ben vous m’en direz tant.

- … mettre au point des plans géniaux et se faire avoir parce qu’on soustraite pour payer moins cher…

- Ah oui ?

- … et encore je vous passe les détails. Non, vraiment c’est un métier fatiguant et j’ai la peau terne quand je fatigue.

- Moi c’est pareil.

¤

Belle farfouillait depuis plusieurs minutes dans l’ordinateur. Elle avait déjà fait de nombreuses découvertes comme les dix meilleurs façons de torturer un homme, la recette d’une crème de nuit anti-vieillesse pas encore brevetée, des plans machiavéliques inachevés pour conquérir l’univers et annihiler la vie dans son ensemble, et des photos de chatons dans un panier.

Puis elle fini par ouvrir l’agenda de Belle-mère. Trente secondes plus tard l’ordinateur était éteint et Belle courait dans le couloir non sans avoir ponctué sa découverte par un « Oh putain ! » de circonstance.

A la page du jour, Belle-mère avait écrit :

Choses à faire :

- Être plus belle que Belle.

- Changer de miroir

- Commencer mon plan pour l’invasion des voisins.
 

¤
 

Après la séance de massage, Belle-mère prenait chaque jour un bain de boue. On lui avait venté les mérites des oligo-éléments sur la peau alors elle avait fait convertir une aile du château en centre de beauté. Ses ancêtres utilisaient des potions à bases de sang de lézards, pattes de mouches et autre bave de crapauds. Mais elle était de la nouvelle école, aussi faisait-elle confiance à la médecine moderne. N’importe comment elle n’avait jamais eu le coup de main pour les potions magiques, et elle détestait les chaudrons.

Elle sortait tout juste de son bain et elle n’avait pas encore attrapé son peignoir lorsque Belle débarqua en trombe dans la pièce.

« Belle-mère je AAAAAAAH !! Cria t elle en détournant les yeux.

- J’espère que t’as une bonne excuse… fulmina Belle-mère en se dépêchant d’enfiler une serviette.

Belle prit sur elle, inspira un bon coup et dit : « Je sais tout ! Votre plan pour les voisins, la conquête du monde, l’annihilation de l’univers et tout ces trucs pas cool que vous mijotez dans votre coin ! Je ne vous laisserais pas faire : rendez-vous ou je dis tout au roi ! »

- Petite insolente, tu ne crois tout de même pas que tu me fais peur ! Tu n’as aucune preuve de ce que tu avances, et le roi c’est moi qui lui dis quoi faire.

- Vous non plus, vous ne me faites pas peur ! Enfin, si mais bon ça c’est comme tout le monde… Non je veux dire, mis à part votre « physique » vous ne me faites pas peur !

- TU VAS VOIR ! Hurla Belle-mère tandis qu’elle sonnait l’alarme.

Deux gardes qui étaient en faction devant la porte arrivèrent en courant. Lorsqu’ils entrèrent ils se mirent au garde-à-vous en prenant bien soin de ne pas regarder dans la direction de Belle-mère.

L’un d’eux dit : A vos ordres !

- Gardes, arrêtez la ! fit Belle-mère.

La région n’était pas réputée pour sa violence, aussi les gardes du palais ne recevaient qu’une vague formation sur les arrestations et le maniement des armes. Le gros de leur apprentissage se résumait à comment s’occuper l’esprit quand on ne bouge pas pendant huit heures en gardant une porte. Aussi, n’avaient ils jamais entendu parler d’une réaction typiquement humaine en cas de problème, la fuite à toutes jambes.

Belle bouscula les gardes, se rua dans le couloir, et disparu.

« Mais qu’est ce que vous attendez, cria Belle-mère, sonnez l’alarme ! Elle ne doit pas s’échapper !! »

Ecrit par manzin, le Mercredi 5 Octobre 2005, 18:31 dans la rubrique Instant Culture.

Commentaires :

PapillonLea
PapillonLea
06-10-05 à 10:41

Proposition

Dis moi, je viens de tomber sur ton texte, l' as tu écrit il y a longtemps? ton texte est il protégé?
Si je te poses toutes ces questions, c'est que je le trouve fort intéressant et aimerai si possible le diffuser sur mon site en te citant bien entendu. Au plaisir de lire la suite....

 
manzin
manzin
06-10-05 à 11:27

Re: Proposition

Salut !
Oui, bien sur ! Ca ne me pose aucun problème mais n'oublie pas la première partie
sinon les gens ne vont rien comprendre.
Ceci dit, l'histoire n'est pas encore terminée, mais rien ne t'empêchera de rajouter la suite au fur et a mesure.

 
PapillonLea
PapillonLea
06-10-05 à 13:42

Re: Re: Proposition

Cool, merci. Ne t'inquiètes pas je suis preneuse de toutes les parties. Par contre tu ne réponds quand à la protection. de tes textes, sont ils déposés? Ou sont ils protégés d'une autre manière du genre envoi à toi même avec accusé de récep'?
Mon site est sous créative commons, il n'a pas de vocation commerciale, uniquement de diffusion de textes et critiques de livres.
Je t'envoie bientôt la page où tu figureras, si cela ce fait, par contre je scinderai très certainement tes parties de textes si tu n'y voit pas d'inconvénients, je les metterai au fur et à mesure.

 
manzin
manzin
06-10-05 à 18:08

Re: Re: Re: Proposition

Ah ouais, j'avais oublié. Ben non ce texte n'est pas protégé.
Et vas y je t'en prie, fais comme bon te semble :)

 
bob
16-10-05 à 16:44

terry pratchet..

 
chrysalide06
chrysalide06
12-12-05 à 17:33

Hihi :)

Finalement, j'la préfère comme ça Cendrillon. Ca fait nettement moins nunuche que dans le Walt Disney, quand même ;)

Et puis comment elle lui rabache le clapet, à sa belle-mère-envahisseuse-de-pays-voisins. Lol

J'adoooore...

Chrysalide