La Mort est une amie.

Ça y est, c’est fait, j’ai rencontré la Mort.
Non pas que je sois pour toujours refroidi
Mais l’autre soir je me promenais dehors
Et par hasard, la Mort, aussi.

De ses us vêtus, je pensais la trouver
Mais point de cape, ni de faux.
« Que veux-tu mon petit, je dois bien m’adapter
Les gens n’aiment pas voir des clichés trop vieillots. »

Elle était habillée d’une bien simple façon
Elle avait un jean, des baskets, un blouson
Et sur son T-shirt noir une simple inscription :
« C’est la Mort qui arrive, faites-vous donc une raison »

Plus de faux, plus besoin tout est numérique.
Et dans ses poches des disquettes infectées,
Des virus les plus dangereux de l’ère informatique.
« Ca me fait gagner du temps, je profite des R.T.T. »

 
Nous nous sommes mis à boire, enfin elle surtout,
A la vie, à Dieu et à l’instinct de survis.
La Mort devient bavarde quand elle boit beaucoup
Son boulot la déprime, tuer les gens la rend flapie.

Elle voulait être princesse, ou bien reine des Barbie
Mais elle n’était ni grande ni belle, seulement aigrie.
Pour se venger des modèles, des reines de Nairobi
Elle devint la mort et les frappa d’anorexie.

Jusqu’au soleil levant, nous avons discuté
Puis elle est repartie en insultant les trottoirs.
En pestant sur le monde, et sur l’éternité
En s’éloignant lentement, elle faisait peine à voir.

J’ai rencontré la Mort au détour d’une rue
Sur son visage glabre pourtant j’y ai vu
Un délicat sourire malicieusement se dessiner
Quand a coté de nous une ambulance est passée.