Récit de mon week end à la façon Joumana

1. Vendredi soir.

20h (au téléphone)
Mon pote : Tu fais quoi ce soir?
Moi : Chais pas trop, tu fais quoi toi?
Mon pote: Bah il y a l'anniversaire de Pote-d'un-autre-pote...
Moi: Cool! Ben on y va non?
Mon pote: C'est à la soirée de l'amicale des gens de la mairie.
Moi (Me remémorant la dernière fois que j'ai mis les pieds dans ce genre de soirée): Oh...
Mon pote: Mais bon ça peut être bien quand même, et puis on y va en fin de soirée sinon le maire nous laissera pas rentrer.
Moi: Ah...

22h
Je retrouve mon pote, un autre pote, encore un autre pote chez l'autre pote (le deuxième de la liste).

Moi: Ah ben Encore-un-autre-pote qu'est ce que tu fais ici? Je pensais que tu serais déjà là-bas !
Encore-un-autre-pote: Ouais, mais le Maire est venu me voir pour me dire qu'il pouvait pas accepter que je sois là du fait que je suis plus à la mairie.
Moi: Ah ouais, quand même.

22h15
En attendant que l'heure passe, les bières s'enchaînent, le débat s'enflamme.

Moi: Mais je trouve juste pas normal que des hommes politiques dirigent le pays comme on dirige une entreprise !
Encore-un-autre-pote: Tu sais ce qu'il fait le Maire comme métier?
Un-autre-pote: Ben il est maire...
Encore-un-autre-pote: Nan mais il fait pas que ça, il est DRH chez Bouygues. Alors il gère la mairie comme sa petite entreprise.
Moi: euh...

23h
On fini par arriver à la soirée de l'amicale de la mairie. Le Maire est parti, il ne reste que des gens... des gens quoi. On sort de la voiture et on approche d'un groupe qu'on connaît. Tous les autres nous regardent genre "mais qui c'est ceux là?" En musique de fond on entend les grands classiques de la soirée beauf des années 80 entre Born to be alive et Frankie Vincent.

Mon pote: Putain j'aime pas ces soirées là.
Moi: Merde, mais pourquoi on est venus?
Mon pote: Ben c'est l'anniv d'Un-pote-d'un-autre-pote.
Moi: Ouais mais bon je le connais pas vraiment moi...

23h20
Après un tour rapide, mon pote et moi même décidons de rester groupés. Nos deux potes sont déjà fondu dans la masse et entament leur 4éme bière. Quand soudain un gars avec les bras gros comme sa tête (et sa tête est grosse) décide qu'il est temps de vouer un culte au PSG.

Gros-bras: PARIS EST MAGIQUE !!!! HAHAHAHA !!!!
Moi: ...
Gros-bras: QUI NE SAUTE PAS EST MARSEILLAIS !! QUI NE SAUTE PAS EST MARSEILLAIS !!
Moi: ...

23h30
Après dix minutes de chants patriotiques pour le PSG je commence vraiment à saturer. Mais vu la taille des bras de ce gars je ne me vois pas trop lui dire que j'aime pas le foot, que j'aime pas le PSG, que Marseille est une bien jolie ville et que je ne vois pas tellement l'intérêt de cette guerre absurde. Donc je reste bien sagement à attendre qu'il aille changer de disque. Oui parce que c'est lui le DJ.

23h35
Gros-bras n'est plus là. Mon esprit critique se remet doucement en marche. Mon tact, par contre, a abandonné les lieux.

Moi (En voyant une femme d'un certains âge habillé n'importe comment et au comportement suspect): Tiens je savais pas qu'il y avait des putes à la mairie.
Mon pote: Ta gueule, c'est la copine de Gros-Bras!
Moi: Oups...

23h50
Une fille un peu bizarre nous aborde avec une bouteille au contenu encore plus bizarre.

Fille-bizarre: Tenez goûtez ça, c'est un truc de ma région !
Mon pote: Euh... mais c'est quoi?
Fille-bizarre: C'est tout naturel, que des plantes.
Moi: Ouais mais tu sais certaines plantes sont mauvaises pour l'homme hein...

23h52
Finalement sous la menace, mon pote se voit servir un verre. Moi je bois pas d'alcool mais j'ai quand même du bien insister (Et passer pour un con) pour ne pas avoir droit à la séance dégustation.

Mon pote (Il goûte): Ah! Houla, la vache! C'est sucré ! Ah! Aaaaaah!! Ah non je peux pas, je peux pas ! Argh !
Fille-bizarre: C'est bon hein?
Mon pote (Qui donnerait cher pour balancer son verre): Ouais nan je crois que j'aime pas trop quand même.
Fille-bizarre (Qui veut pas partir): Mais t'es fou? C'est super bon c'est que des plantes !

00h10
La fille bizarre est toujours là. Mon pote essaye de se débarrasser du verre mais elle veut pas se casser. Pourtant on fait rien pour être très chaleureux. Puis finalement petit à petit mon pote perds la sensation du goût dans la bouche et termine son verre. La dessus mon autre pote, vraiment complètement cuit, nous rejoins. Une conversation commence avec la fille bizarre.

Mon autre pote: Nan mais je dis pas, mais le "Waouh" dans une relation si tu l'as pas au début ça marchera jamais !
Fille bizarre: Mais nan, le Waouh tu l'as un peu au départ puis ça se cultive, et il s'améliore ensuite.
Mon autre pote: Ouais mais n'empêche que si t'as pas d'attirance au début il se passe rien, et tu l'as jamais ton Waouh !
Fille bizarre: Mais si mais c'est un petit Waouh, et après tu le cultive.

00h40

Mon autre pote: Ok, ok je veux bien croire que dans certains cas t'ai pas le coup de foudre, mais n'empêche que si t'as pas un Waouh au départ tu vas nul part !
Fille bizarre: Mais nan mais le coup de foudre ça existe pas, c'est progressif comme le Waouh ça se cultive au fil du temps.

Le débat sur le waouh, bien qu'en fait il ne s’agissait pas d'un débat mais plutôt d'une répétition des mêmes phrases sans écouter vraiment ce que disait l'autre, dura pendant encore longtemps.

Vers 2h je décide que j'en ai plus que largement trop ras le cul, je me casse. Problème, c'était moi le chauffeur de mes deux potes. Je décide qu'en fait j'en ai rien à faire, je me casse quand même. Mon pote habite à 5 minutes à pied ça ira bien, et l'autre est trop bourré pour se rendre compte de la distance jusqu'à chez lui.

2h05
Dans ma voiture.

Moi: AAAAAAAAAAH !!!!!!!! PUTAIN PLUS JAMAIS !!

2. Samedi soir: La mission Noctilien

Quand on habite la banlieue parisienne il existe plusieurs schémas classiques de soirées sur Paris. On rentre avec le dernier train soit minuit. On rentre avec le premier train soit 6h. On y va en voiture mais là souvent on s'énerve pour trouver une place.
Du coup samedi soir on expérimentait une nouvelle technique, le bus de nuit. Ce dernier fait un peu plus de la moitié du chemin jusque chez moi, ça semblait donc être un bon compromis.
Ca semblait...

2h00
Moi: Dis donc, faudrait voir à pas oublier de partir dans pas longtemps si on veut rentrer et aller à l'autre soirée.
Mon pote: Ouais, t'as raison.

2h10
Moi: nan sérieux faut qu'on y aille la si on veut prendre le bus de 2h43 à porte de Clignancourt pour avoir celui de 3h45 à Montparnasse pour arriver ensuite vers 5h à la maison.
Mon pote: Ah ouais... effectivement. Bon ben je dis au revoir et on y va.

2h25
Moi: Bon mais qu'est ce que tu fous la? Allez putain on est en retard ça fait vingt minutes que tu dis au revoir, on va pas l'avoir le bus !
Mon pote: Ouais... ok on y va !

2h35, en bas de l'immeuble.
Moi: bon ok c'est mort on l'aura pas.
Mon pote: Ouais merde faudra être plus prévoyant la prochaine fois.
Moi: ...

2h38
Moi: Bon, j'ai un plan. On à un peu plus d'une heure pour aller jusqu'à Montparnasse. Soit on y va en taxi...
Mon pote: Ah ouais mais j'ai pas d'argent là.
Moi: ... ouais moi non plus, donc bon c'est réglé, soit on y va en bus mais on l'attend pendant une heure, soit on prend en considération le fait qu'il fait pas trop froid et on y va a pied.

Si tu n'es pas parisien(ne) il faut que je t'explique un peu. Porte de Clignancourt c'est dans le nord de Paris, et Montparnasse dans le sud. Globalement ça fait une ligne droite du premier point au deuxième pour une distance de 6,4 km. Sauf que ça je le savais pas. Sur le plan ça faisait pas aussi loin. C'est traître un plan...

On marche et le temps passe. On se perd un peu, mais globalement on reste sur notre axe. Je regarde régulièrement l'heure et je conclu que tout va bien. Puis j'oublie de regarder l'heure. Nous arrivons dans ce que je pensais être simplement la dernière ligne droite (Soit la remonter entièrement la rue de Rennes, qui semblait petite sur la carte) il est en fait 3h33. Devant la graviter de la situation, mon pote commence à courir. Je l'arrête aussi sec. Faire 1.5km en moins de dix minutes, c'est possible mais je suis pas sur qu'on s'en sorte vivant.

4h00
On est enfin arrivé à la station de bus. L'endroit est très ambiance, un mec gît dans sa gerbe, des gens sortent de boite et des agents de la sécurité RATP ne sont pas très loin. Et moi j'ai très très envie d'être dans mon lit, mais je sens que c'est pas gagné.
La ligne de bus qui nous intéressait est la N63. En semaine il y a un bus par heure, mais le week end quelqu'un à eu l'idée d'en mettre trois par heure. Cette initiative serait un vrai succès si les deux bus supplémentaires allaient effectivement jusqu'au bout de la ligne. En effet, ils ne font qu'un tiers du chemin et font demi tour.
Je propose qu'on prenne le bus suivant quand même et puis peut être qu'il y aura un taxi une fois sur place pour aller jusqu'au bout de la ligne, parce que bon tant pis la j'en ai marre.

4h10
Moi: Bonsoir Madame, un ticket siouplais. Dites moi, avec ce ticket je pourrais prendre le bus suivant qui va jusqu'au terminus?
Conductrice: Houlala ben non, il vous en faut trois en tout des tickets !
Moi: ah... super.

4h30
Le bus nous lâche au milieu de nul part, dans un endroit manifestement sans taxi, sans rien du tout d'ailleurs sauf un banc.

4h40
Je tourne en rond.

4h50
Je tourne encore en rond, mais j'écoute Anais donc je chante un peu.

5h00
Je tourne toujours en rond, j'ai froid, j'ai sommeil, j'ai envie de rentrer, j'en ai marre d'attendre !

5h05
Je tourne plus en rond, je fixe la route comme si ça allait faire apparaître le bus.

5h06
Je fixe fort fort la route.

5h07
Bingo !! Ca marche !
Le bus arrive enfin !
Dedans on retrouve des gens qui étaient à Montparnasse plus d'une heure plus tôt. Dont monsieur je gis dans ma gerbe et j'en ai plein les fringues. Trop la classe.

5h30
Enfin dans ma bagnole en route pour la maison !

6h
Chez moi !!

6h05
Dans mon lit.

6h06
Dodo.