On dit souvent que quand on aime on ne compte pas, mais on
ne précise pas ce qui est compté. Dans mon cas c’était le temps. A cette époque
je sortais avec une fille qui habitait Madrid. Pour ma part j’étais parti faire
des études dans le sud de
Mis à part que c’était long, le voyage allé ne m’a pas posé de problèmes. Quand je suis arrivé chez elle, la première chose que m’a dit son papa est « Quand est ce que tu pars ? ».
Glups.. Sympa je me sens tout de suite à mon aise.
Malgré ça mon séjour se déroule très bien, je m’entends bien avec tout le monde.
Fatalement il fallait bien rentrer un jour. Ou plus précisément, un soir. Je monte dans le train de nuit (mais pas couchette, fauteuil, histoire de bien pas dormir.). Il devait partir à 23h puis j’arrivais normalement à 8h à Barcelone puis je prenais un autre train à 9h30.
Le problème c’est que le train de nuit est parti avec une heure de retard. Une heure bien longue puisque j’étais bien triste et que de rester à quais ne m’aidait pas à aller mieux. Mais bon on a fini par y aller. J’ai découvert avec une certaine joie que mon voisin ronflait et avait enlever ses grosses chaussures. Un régal.
Lorsque nous arrivons à Barcelone nous avons deux heures de retard. Donc ma correspondance je peux l’oublier. Je commence légèrement à stresser parce que déjà en espagnol conventionnel j’ai du mal, alors en catalan… Du coup je sors ère dans la gare sans trop savoir où aller et quoi faire. Je me rends compte que des gens font la queue près d’un genre de bureau de plaintes. Alors je me dis que je vais faire la queue avec eux, après tout j’ai rien à perdre. Quand c’est mon tour, je me prépare à me taper la honte de ma vie. J’approche du comptoir. Je dit vaguement « Ola » genre pas convaincu. Le monsieur tend la main pour voir mon billet. Voilà, ça c’est un langage que je comprend. Il prend mon billet, il fait des trucs, des machins sur son ordi. Puis il me regarde et il m’explique en français ce que je dois faire.
Bon ! Ben ça c’est fait !
Alors l’idée c’est que je dois prendre un train de « banlieue » jusqu’à la frontière d’où je pourrais prendre un train Français. Ok, motivation motivation.
J’attends donc le dit train. Le train arrive, je monte dedans. C’était effectivement un train de banlieue, pas du tout conçu pour rester 2h30 dedans. Et pourtant c’est ce que j’ai fais.
Pendant le voyage un contrôleur arrive. Evidement tout le monde avait son petit ticket, et moi j’avais un gros billet de train sncf avec un mot du mec de la gare de Barcelone. Le contrôleur a dit en prenant mon billet en main « Que es eso ? ». Je me voyais pas lui expliquer toutes mes galères, mais heureusement il a compris. Puis il me dit des trucs, et comme toute personne qui comprend pas ce qu’on lui dit dans une langue étrangère je souriais en disant vaguement oui de la tête. Et puis il voyait que je comprenais pas, et il me dit « No train, huelga ». Je savais pas encore ce que voulait dire ce mot. Donc je n’avais pas encore conscience de ce qu’il allait m’arriver ensuite.
On finit donc pas arriver à la frontière, et dans la petite gare je tombe sur quelques français aussi désemparés que moi. Un monsieur qui parle espagnol nous traduit gentiment ce qu’un monsieur responsable des trains disait. J’entends encore le mot huelga. Intrigué je demande :
- Excusez moi, ça veut dire quoi huelga ?
- Grève.
- Oh… merde.
Et voilà, le contrôleur du train essayait de m’expliquer qu’il
y avait une grève surprise des contrôleurs du sud de
Comme nous sommes toujours en Espagne nous décidons de passer la frontière. Deux solutions, passer dans le tunnel qui du coup n’est pas en service (un peu dangereux et carrément suicidaire) ou alors prendre un taxi jusqu’à la ville d’en face. 20 euros pour faire 1.5 km… Nous décidons de le prendre à quatre. Seulement voilà, il est 13h et le seul taxi de la ville est en pause déjeuner. Il faut donc attendre 15h.
En racontant cette histoire je me dis que j’aurais pu marcher jusqu’en face mais j’avais quand même un gros sac à dos, ma guitare, mon petit sac. Bref j’étais pas emballé. Donc j’ai passé les deux heures suivantes à déambuler dans la ville. C’est fou comme on peut être intrigué par n’importe quoi quand on a deux heures à tuer.
15 heure, finalement. Le taxi nous emmène comme prévu de l’autre coté. Nous voici en France.
Dans la gare nous apprenons que la situation est plutôt mauvaise. Le prochain train pour Béziers ne sera qu’a 18h. Donc encore trois heures à attendre.
C’est fou comme même la plus petite mouche donne un sujet à réflexion quand on passe son temps à attendre. Après ce qui m’a semblé être une éternité dans une ville complètement morte le train fini par arriver. 3 heures plus tard je suis enfin chez moi. Bilan des courses je suis parti la veille il était 23h je rentre chez moi il est 21h. J’ai jamais été aussi content d’arriver !
Le point positif dans cette histoire c’est que toutes ces galères m’ont fait complètement passer la tristesse de mon départ, pour tout dire j’y pensais plus du tout !
Lorsque j’y suis retourné la fois d’après, je n’ai pas eu de retard et j’ai eu mes correspondances sans aucun problème, par contre je stressais comme un malade et je regardais ma montre en permanence en faisant des calculs de temps !
La prochaine fois je prends l’avion !
Commentaires :
Je ne peux pas prendre le train sans qu'une merde m'arrive.
Résultat, je suis au bord de la crise de nerfs à chaque fois...
Je devrais prendre l'avion aussi je crois!
Re:
Ah non attends, Joum m'a dit qu'elle m'acceptait au club des poissards un truc du genre. Peut etre que tu y a ta place !
youpiiii !
Vendredi