C'est un fait bien connu, on ne se connaît jamais vraiment soi-même. La preuve c'est qu'on à toujours l'incœrcible envie de faire des tests à la con pour voir si ce qui est dit est vrai ou si on va finir vexé comme toujours.

Bien sur ces tests sont souvent incomplets, et la réponse qu'ils donnent est volontairement large et floue pour qu'on s'y retrouve.
C'est comme pour l'astrologie, l'étude du prénom, la numérologie et toutes ces choses.
Tout ça pour dire qu'au fond on cherche toujours à savoir qui on est vraiment.

Nietzsche disait "Deviens ce que tu es". Si certains y voient là un genre de contentement je suis content pour eux mais moi je trouve que cette phrase n'apporte rien au genre humain.
Nous sommes conçu de telle sorte que nous avons la possibilité de prévoir notre avenir, de le rêver, de l'imaginer.
L'autre jour Nicolas Hulot disait "L'homme n'est pas le seul animal qui pense mais il est le seul qui pense qu'il n'est pas un animal." Je suis assez d'accord avec ça, mais il n'empêche qu'aussi intelligent un dauphin ou un corbeau soit, ils ne font pas des test dans Voici ou Gala pour savoir s'ils sont un bon coup au lit, ou quel genre de séducteurs ils sont.

Alors que nous, on se pose se genre de questions: Qui sommes nous? Où allons nous?
Moi ce que je me demande c'est à quoi ça sert tout ça?
Je veux dire, si on prend les choses avec beaucoup de recul on se demande pourquoi nous conduisons nos vies de cette manière.
Ok, je vais faire l'expérience, là, en direct.
Recul zero: Il est 13h02, nous sommes le mardi 8 novembre 2005 et je suis en train d'utiliser mon ordinateur pour rédiger ces lignes. J'écoute de la musique. Et j'ai le cerveau en ébullition.

Recul 10 mètres (vers le haut): Je suis dans une maison qui ressemble à de nombreuses maison dans une ville agréable à vivre. La température est de 16 degrés ce qui est bien mais pas top. Dans la rue des gens marchent, ils vont sûrement quelque part, chacun avec sa propre destination, son propre cheminement et ses interrogations.

Recul 1km (toujours vers le haut): De là où je suis je ne vois plus bien les gens. Ils sont autant de petits points colorés sur le sol. Mais je vois les traces de la civilisation. Tout ceci me semble toujours cohérent. Des immeubles, des voitures, des structures. La vie économique en société sous toute sa splendeur. Nous allons, nous courons, nous consommons. La ville grouille de vie. Fourmille même. Tout semble si cohérent, chaque action rentre dans un cadre bien précis. On ne fait rien au hasard, tout à une justification.

Recul 10km (tiens, un avion !): Je vois la région parisienne. Je vois Paris, je vois la banlieue, je vois la France. D'ici on ne voit plus les détails, on ne voit que du gros. Et déjà on commence à ce poser des questions. Il n'y a pas si longtemps tout paraissait évident, mais là. Devant ce paysage gigantesque on se demande si on une place visible ou si nous ne sommes qu'un de plus.

Recul 100km (Spoutnik me voici): De l'espace les choses sont bien différente. La Terre semble encore vierge. Quasiment aucune construction humaine n'est visible à l'oeil nu, alors les humains c'est pour dire. Pourtant la nuit on voit les lumières des villes. Voilà ce qui différencie la terre des autres planètes, elle devient petit à petit une étoile. (Petit rappel, la différence fondamentale entre une étoile et une planète c'est que seule la première émet de la lumière, la deuxième ne faisant, au mieux, que la refléter. Comme la lune par exemple.)

Recul 4.5 années lumières: Je suis sur Alpha du Centaure, l'étoile la plus proche de la Terre. Autant dire que d'ici je ne vois qu'un petit point, et ce n'est pas la Terre mais le soleil. D'ici je me rappelle qu'il n'y a pas si longtemps je voyais des gens courir et je trouvais ça normal. Mais, seul sur mon étoile, je me demande si tout ça à vraiment un sens. Pourquoi faisons nous toutes ces choses? Pourquoi courrons nous? Et surtout, pourquoi est ce que tout ceci nous parait si important, si cohérent?

Recul 1¹⁰⁰⁰ années lumières: Je suis sorti de notre galaxie. Je flotte dans l'espace et je me demande à quoi sert la vie. Après tout, de là où je suis je ne vois qu'une galaxie, je vois la puissance et le gigantisme de la nature. Tout ceci c'est fait sans nous, et tout ceci se défera sans nous. Depuis que nous existons, peut-on voir une quelconque trace de notre existence à l'échelle universelle? Soyons réaliste, la vie n'est qu'un hasard.

Sur un plan galactique, la vie ne sert pas plus qu'un atome de bouton ne pèse sur le poids d'un homme le matin sur la balance.
Nous courrons, nous sautons dans tous les sens mais en définitive nous ne remplissons que des objectifs que nous avons nous même inventé, pour nous donner une justification. C'est exactement pareil que quand on marche avec quelqu'un dans la rue et que d'un coup on se met à courir en disant "Le premier arrivé au lampadaire !!". On créer nos objectifs, on s'apporte une satisfaction personnelle, mais ça ne sert à rien.

Pourtant vivre est agréable, et si je fais un gros zoom avant comme un malade et que je reviens à mon point d'origine je trouve que tout ceci est cohérent. Très logique même.

Alors pourquoi y a-t-il un Will Smith qui dort au fond de moi? J'ai découvert que lorsque certaines conditions sont réunies il est possible de se projeter dans l'avenir tel qu'on le rêve, tel qu'on le voit dans les films.
Ces conditions sont variables, pour moi c'est souvent la musique. Et souvent je me vois comme Will Smith, sauveur de l'univers, mais aussi séducteur. Le gars charismatique, marrant et pas trop égocentré. La star que tout le monde aime bien.
Mais ce n'est pas tout, quand j'écoute certaines chansons je me vois comme un danseur. Je danse sur la musique, dans la rue. Comme Frank Sinatra et tout ses copains des comédies musicales.
Par moments je suis spiderman, à d'autre je suis le mec qui arrive juste à temps, ou qui trouve la phrase à dire qui remonte le moral. Je me vois aussi souvent comme un tourbillon. J'embarque les gens avec moi, dans le tourbillon de ma vie. Quand on est à mes cotés il n'arrive rien de vraiment grave, et on tourne et on tourne !

D'un coté nous ne sommes rien de plus que la résultante de milliards d'années d'évolutions hasardeuse mais tenace, et d'un autre coté nous vibrons et nous rêvons d'une vie ponctuée par de la musique.
Nous avons inventé nos propres limites, qu'est ce qui nous empêche de les re-inventer?
C'est décidé je serais le Will Smith français... en blanc.