J’ai tendance à toujours positiver, à faire en sorte d’essayer d’être globalement tout le temps de bonne humeur, mais en ce moment rien n’est facile.
J’irais même jusqu’à dire que tout est compliqué. Je baigne dans l’indécision, je ne sais rien sur rien, du coup ma vie oscille entre le flou artistique et le flan au pruneau. Clairement, non, ça ne va pas très fort.
La moitié de la journée mes pensées sont à l’autre bout de la planète, à me demander ce qu’elle fait en ce moment, quels paysages elle voit, quelles expériences uniques elle connaît. Et moi, moi comparativement, j’ai l’impression que tout ce que je fais c’est du flan. Ca n’a ni gout, ni odeur, ni texture.
Je suis en ce moment en train de faire mes recherches
d’appartement sur Paris, et je me demande vraiment pourquoi je fais ça. Je ne
trouve pas de raison suffisamment convaincante pour me dire que j’ai raison de
vouloir aller sur Paris.
Qu’est ce que je ne vais pas faire là bas que je ne fais
déjà pas ici ?
Je me demande si ce que je fais c’est vraiment bien… j’en ai
marre d’être la roue de secours d’un groupe de presse radin. J’en ai marre
d’avoir le sentiment de ne pas vivre vraiment ma vie, d’être en jachère, en
attente.
J’attends, voilà c’est sûrement ça.
Ma mère, qui est une personne respectable et méritante, a décidé qu’elle allait m’aider dans mes recherches d’appartement. Sur le principe c’est très gentil, mais le problème c’est qu’elle ne s’arrête plus. Elle souffre du syndrome « too much » ! Elle m’envoie des dizaines d’annonces d’appartements, et elle me laisse pas chercher par moi-même. C’est comme quand j’étais webmaster, elle cherchait tout le temps des trucs pour moi, mais j’aime pas ça moi. Je déteste le sentiment d’arriver à faire quelque chose parce qu’un membre de ma famille m’y a aidé. Je veux réussir par moi-même, je veux pas me dire que je dois mon boulot, mon appart ou n’importe quoi d’autre à ma situation familiale. Vraiment, non beurk. Alors comme je ne prenais jamais ses trucs, ben elle se vexait. Mais elle comprend pas que c’est mon appartement, c’est moi qui gère ça comme je l’entends, j’ai 26 ans tout de même. Enfin, ça part d’un bon sentiment…mais c’est fatiguant.
Pfff vraiment, à quoi bon tout ça. Je suis fatigué de douter en permanence. J’aimerais être sur de moi, m’affirmer, pouvoir dire « je fais ça et j’en suis très content ». Alors oui je fais des articles sur les jeux vidéo, mais c’est pas valorisant. Je n’ai jamais de retour sur mes articles de la part des lecteurs, alors j’ai l’impression que je suis transparent. J’essaye d’avoir un minimum de style, mais de toute façon tout ce que je fais est modifié par les secrétaires de rédactions dont le boulot est justement de temporiser un peu les ardeurs de tout le monde pour avoir un ensemble cohérent. Ce qui renforce mon impression de pisser dans un violon, je ne suis pas irremplaçable, je n’ai aucune particularité, pour le moment je suis en bas de l’échelle. Je ne suis peut être pas fait pour la presse magazine… j’en sais rien, ce qui est sur c’est que professionnellement parlant je n’ai pas le temps de prendre le temps pour faire de vrais efforts d’écritures. On me donne toujours le boulot au dernier moment, j’écris toujours dans l’urgence et je ne compte plus les week end et les jours fériés sacrifiés. Tout ça pour quoi ? Pour finalement avoir le sentiment d’écrire sans aucun style. Bah… vraiment…
Hier j’étais à un concert, et ça ne me réussit pas du tout. J’ai pas le cerveau construit comme tout le monde, c’est pas possible. Au lieu de simplement profiter de la musique, je trépigne, je rêve les yeux ouverts que je m’envole au dessus de la foule et que je fais des trucs de oufs genre Spiderman et les 1001 nuits. Je crois que viscéralement je ne supporte pas être un parmi les autres dans une foule. N’être personne particulièrement, un anonyme, être comme tout le monde. Mais au bout du compte (on se rend cooommmpte qu’on est toujouuurs tout seullls auuuu moooonde) je suis comme tout le monde (houlala ça me fait mal aux doigts d’écrire ça). Qu’ai-je qui me différencierait d’un quidam quelconque ? Le problème c’est qu’il y a le monde comme je le vois, et comment il est vraiment. Et la différence est grande.
Quel est le sens de tout ça ? Pourquoi est ce qu’on s’agite dans tous les sens, qu’on remue les bras et les jambes ? J’ai 26 ans et je ne comprends pas grand-chose à ma vie. Je ne sais pas si ce que je fais c’est bien, je n’aime pas l’idée d’aller vivre à Paris et je fais en sorte d’essayer d’y vivre. D’un autre côté je ne serais pas capable de prendre un appartement sur Gif (chez moi) et je me sens de moins en moins chez moi chez ma mère.
Lamartine disait, un être vous manque et tout est dépeuplé. Je pense que dans mon cas c’est un être me manque et ça y est c’est le bordel !